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Les Magritte du Cinéma
14e édition - 22 février 2025

02 février 2014 - 10:46:18

Ernest et Célestine marque la 4e cérémonie des Magritte

Une souris, Un ours. Et trois Magritte.
On pouvait sans doute le pressentir, mais ce n’était pas inscrit dans le marbre. Avec ses trois nominations, Ernest et Célestine n’apparaissait pas forcément comme le favori des Magritte 2014 qu’il a finalement marqué de son empreinte.
Le film d’animation, adapté de l’univers de la Belge Gabrielle Vincent a remporté les Magritte du meilleur film, du meilleur réalisateur (qu’on devrait mettre au pluriel) et du meilleur son.
Vincent Patar et Stéphane Aubier ont naturellement partagé leur trophée avec Benjamin Renner, le réalisateur français à la base du projet.

Nommé dix fois, Tango Libre a décroché deux récompenses, celle du meilleur scénario pour Anne Paulicevich (aphone) et Philippe Blasband et celle du meilleur décor (Véronique Sacrez). La Vie d’Adèle, coproduction minoritaire due à Scope Pictures a pour sa part remporté le Magritte du meilleur film étranger en coproduction et celui de la meilleure actrice dans un second rôle, Catherine Salée.


Pour le reste, c’est une première, les récompenses ont été réparties équitablement entre une foule de films nommés.

Benoit Poelvoorde a décroché le Magritte du meilleur acteur de l’année pour sa prestation dans Une Place sur la Terre et Pauline Étienne, celui de meilleure actrice pour La Religieuse. Des récidivistes puisqu’en 2011, Benoit avait raflé un Magritte du public (décerné par les lecteurs de Ciné Télé Revue) et Pauline celui du meilleur espoir féminin.

Laurent Capelluto a remporté le Magritte du meilleur second rôle masculin pour Le temps de l’aventure, mais on aurait aussi pu lui octroyer le Magritte de la perf de l’année pour ses rôles multiples dans un très court métrage projeté lors de la soirée, le bien nommé la veille du premier jour de tournage que vous pouvez voir ICI . Hilarant et très très impressionnant.

Le Magritte du meilleur espoir féminin est allé à la resplendissante jeune Montoise Pauline Burlet dont la stupéfaction faisait plaisir à voir. Un an après avoir raté le coche avec Dead man talking, elle l’emporte pour sa prestation dans Le Passé d’Asghar Farhadi.
Dans la foulée, c’est le charismatique Achille Ridolfi, le doux prêtre qui aimait trop les petits garçons dans Au Nom du fils, qui est couronné meilleur espoir de l’année. L’acteur en pleine mutation physique est capable de tout jouer et devrait, effectivement, creuser son sillon sur le grand écran.


Les six Magritte techniques sont revenus à… six films différents. Hichame Alaouie pour Les chevaux de Dieu a engrangé le Magritte de la meilleure photo pour la deuxième année consécutive, après celui gagné pour L’hiver dernier de John Shank en 2013. Il a ainsi pu rendre hommage à sa maman Eliane du Bois, décédée cette année. Un hommage doublé par Emir Kusturica, Magritte d’Honneur 2014 qui a remercié la grande dame de Cinéart pour son travail sur ses films.

Le Magritte des meilleurs costumes est allé à Catherine Marchand pour Vijay and I, celui de la meilleure musique originale à Ozark Henry pour Le monde nous appartient et celui du meilleur montage à Marie-Hélène Dozo pour Kinshasa Kids.

Comme déjà signalé, le trophée du meilleur son a récompensé Ernest et Célestine (Emmanuel de Boissieu, Frédéric Demolder, Franco Piscopo et Luc Thomas) et celui des meilleurs decors
Véronique Sacrez pour Tango libre.

Pablo Munoz Gomez, le météore de l’année a remporté le Magritte du meilleur court métrage pour son Welkom, outrageusement drôle, réalisé dans le cadre de ses études à l’I.A.D. et Benjamin d’Aoust a signé le documentaire de l’année : La Nuit qu’on suppose est toujours à l’affiche actuellement.

Si Kid (coproduit par Versus) a obtenu le Magritte du meilleur film flamand en coproduction, c’est Une Chanson pour ma mère de Joel Franka qui a séduit le public et décroché le Magritte du premier long métrage remis par Patrick Ridremont très en forme.

C’était aussi le cas de Fabrizio Rongione, maître de cérémonie à nouveau irréprochable, caustique et alerte, amusant toujours, dynamique et parfois imprévisible. Sa complicité avec la Présidente d’honneur de la soirée, la rayonnante Emilie Dequenne, faisait particulièrement plaisir à voir.

La soirée a également été marquée par quelques intermèdes particulièrement drôles (ou spectaculaires) et un fil rouge nourri par les remettants et les lauréats qui se sont adressés aux très nombreux politiques présents pour leur demander de revoir en profondeur les modifications prévues au statut des artistes.
Plusieurs dizaines d’entre eux s’étaient installés le long du tapis bleu, à l’entrée de Square pour manifester (silencieusement) leur désarroi. La ministre Fadila Laanan s’est d’ailleurs arrêtée à plusieurs reprises pendant la descente des marches pour s’entretenir avec certains d’entre eux.

Cette quatrième cérémonie des Magritte, retransmise en direct sur BeTV sera à (re)voir jeudi sur TV5 Monde (précédé de Dead man talking, sauf pour la France et la Belgique) et vendredi prochain sur la Trois.