Le premier long métrage de Michiel Blanchart a remporté toutes les catégories dans lesquelles il était nominé, dont celle du Meilleur film, et bat le record du plus grand nombre de récompenses pour un film avec pas moins de 10 prix! Lubna Azabal et Arieh Worthalter battent également des records et deviennent les artistes interprètes les plus primés de l’histoire de la Cérémonie
Carton plein pour La Nuit se traine, le premier long métrage du jeune cinéaste belge Michiel Blanchart, qui remporte toutes les catégories dans lesquelles il était nominé, et totalise 10 statuettes à l’occasion de cette 14e édition des Magritte du Cinéma - battant ainsi le record de Duelles d’Olivier Masset-Depasse, 9 prix en 2020. La Nuit se traine remporte le Magritte du Meilleur film, mais aussi ceux de la Meilleure réalisation, du Meilleur scénario et du Meilleur premier film, venant couronner ce jeune auteur à la carrière plus que prometteuse. Non seulement La Nuit se traine a su mobiliser le public belge, dépassant les 40.000 entrées, mais en plus Michiel Blanchart a vu les droits de son court métrage à succès T’es morte Hélène, shortlisté aux Oscars en 2022, rachetés par Sam Raimi - le réalisateur de Spiderman et Evil Dead - pour en faire un long métrage aux Etats-Unis. Thriller sous haute tension se déroulant le temps d’une nuit de manifestation Black Lives Matter à Bruxelles, le film invente un cinéma de genre social en prise avec les problématiques du monde contemporain, et nourri de la cinéphilie éclectique de son auteur. Sa vision de cinéaste s’étend aussi au choix éclairé de ses collaborateurs et collaboratrices, puisque le film remporte également le Magritte de la Meilleure image pour Sylvestre Vannoorenberghe, du Meilleur montage pour Mathieu Jamet-Louis, des Meilleurs décors pour Catherine Cosme, des Meilleurs Costumes pour Isabel Van Renterghem, et du Meilleur son pour David Vranken, David Gillain, Joey Van Impe, Thibaud Rie, Fabrice Grizard, Antoine Wattier et Vincent Gregorio. Last but not least, le film vaut le prix du Meilleur second rôle masculin à Jonas Bloquet, qui retrouve ainsi les Magritte du Cinéma 14 ans après avoir été nominé pour le prix du Meilleur espoir pour Elève Libre en 2011! La Nuit se traine est produit par Michaël Goldberg et Boris Van Gils, qui avaient déjà été nominés dans la catégorie Meilleur film pour Le monde nous appartient et Noces de Stephan Streker, ainsi que Les rayures du zèbre de Benoît Mariage, mais qui la remportent donc pour la première fois avec Boucan Brussels.
Retenons également le joli triplé côté interprétation remporté par Il pleut dans la maison, premier long métrage de fiction de la talentueuse jeune cinéaste belge Paloma Sermon-Daï(Magritte du Meilleur documentaire en 2022 pour Petit Samedi). Makenzy et Purdey Lombet, frère et soeur à la ville comme à l’écran dans le film décrochent les prix du Meilleur espoir masculin et du Meilleur espoir féminin. Le Magritte de la Meilleure actrice dans un second rôle revient quant à lui à Louise Manteau, qui était également à l’affiche cette année d’un autre film que l’on retrouve au palmarès, Chiennes de vie.
La compétition était rude pour le Magritte de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur, d’autant plus rude que l’on retrouvait en lice les deux gagnants du titre… qui réalisent l’exploit de le remporter à nouveau cette année, une première dans l’histoire de la Cérémonie! Arieh Worthalter est décidément l’homme des records. L’année dernière, il était le premier acteur à se voir récompenser à la fois par le prix du Meilleur acteur (pour Le Procès Goldman qui lui a également valu le César) et du Meilleur acteur dans un second rôle (pour Rien à perdre). En remportant à nouveau le prix cette année pour Chiennes de vie de Xavier Seron, où il étonne en s’essayant au registre de la comédie douce-amère, il est non seulement le premier interprète à remporter le prix deux fois d’affilée, mais aussi le premier à avoir reçu cinq prix d’interprétation!
Le premier, mais pas le seul, puisque Lubna Azabal relève le même défi, enchaîner deux prix, et totaliser cinq prix d’interprétation. Après avoir été couronné du Magritte de la Meilleure actrice dans un second rôle pour La Marche (2015), et du Magritte de la Meilleur actrice pour Incendies (2012), Tueurs (2019) et Le Bleu du Caftan (2024), elle remporte à nouveau ce prix cette année pour sa prestation magistrale dans Amal de Jawad Rhalib.
C’est rare, mais cela arrive: le Magritte de la Meilleure musique a été remis ex-aequo au chevronné Frédéric Vercheval (qui avait déjà gagné en 2020 pour Duelles), qui signait cette année la bande originale du film d’Agnieszka Holland Green Border, et au duo formé par Charles De Ville et Nelly Tungang, à l’origine de celle de Sauvages de Claude Barras.
Depuis leur création en 2011, les Magritte du Cinéma veillent à mettre en lumière tout le cinéma belge, en remettant le Prix du Meilleur film flamand, attribué cette année à Julie zwijgt, premier long métrage du jeune cinéaste Leonardo van Dijl découvert à la Semaine de la Critique de Cannes. Sont également mises en valeur l’expertise et la créativité des sociétés de production belge sur le plan international. Le Magritte du Meilleur film étranger en coproduction a été décerné à La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, également découvert à Cannes en Compétition.
Le Magritte du Meilleur documentaire a quant à lui été attribué au très touchant premier long de Samira El Mouzghibati Les Miennes. Last but not least, trois prix étaient remis aux formats courts, celui du Meilleur court métrage de fiction est revenu à Mathieu Volpe pour Eldorado, celui du Meilleur court métrage documentaire à Inès Rabadán pour Les Vivant·es, et celui du Meilleur court métrage d’animation à Louise Bongartz pour En mille pétales.
Cette 14e édition des Magritte du Cinéma était présentée en direct de Flagey par Charline Vanhoenacker, et présidée par Déborah François. Le Magritte d’honneur a été remis au cinéaste et comédien français Gilles Lellouche.
Retrouvez les films lauréats lors de la Tournée des Magritte du cinéma qui parcourt les centres culturels et les cinémas de proximité, et dont les dates seront bientôt annoncées!
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM
La nuit se traîne de Michiel Blanchart, produit par Michaël Goldberg et Boris Van Gils (Boucan
Brussels)
MAGRITTE DU MEILLEUR PREMIER FILM
La nuit se traîne de Michiel Blanchart, produit par Michaël Goldberg et Boris Van Gils (Boucan
Brussels)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Michiel Blanchart pour La nuit se traîne
MAGRITTE DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Les miennes de Samira El Mouzghibati, produit par Alice Lemaire et Sébastien Andres (Michigan
Films)
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM FLAMAND
Julie zwijgt de Leonardo van Dijl, produit par Gilles Coulier, Gilles De Schryver et Wouter Sap (De
Werelvrede) et coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Les Films du Fleuve)
MAGRITTE DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Michiel Blanchart pour La nuit se traîne
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION
La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, coproduit par Delphine
Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Les Films du Fleuve)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE
Lubna Azabal dans Amal (rôle : Amal)
MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR
Arieh Worthalter dans Chiennes de vie (rôle : Franck)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Louise Manteau dans Il pleut dans la maison (rôle : Leïla)
MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
Jonas Bloquet dans La nuit se traîne(rôle : Théo)
MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
Purdey Lombet dans Il pleut dans la maison (rôle : Purdey)
MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Makenzy Lombet dans Il pleut dans la maison (rôle : Makenzy)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE IMAGE
Sylvestre Vannoorenberghe pour La nuit se traîne
MAGRITTE DU MEILLEUR SON
David Vranken, David Gillain, Joey Van Impe, Thibaud Rie, Fabrice Grizard, Antoine Wattier
et Vincent Gregorio pour La nuit se traîne
MAGRITTE DES MEILLEURS DÉCORS
Catherine Cosme pour La nuit se traîne
MAGRITTE DES MEILLEURS COSTUMES
Isabel Van Renterghem pour La nuit se traîne
MAGRITTE DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE ex-aequo
Frédéric Vercheval pour Green border
Charles de Ville et Nelly Tungang pour Sauvages
MAGRITTE DU MEILLEUR MONTAGE
Matthieu Jamet-Louis pour La nuit se traîne
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
Les vivant·es d’Inès Rabadán, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont (Need
Productions)
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DE FICTION
Eldorado de Mathieu Volpe, produit par Sebastian Schelenz (Velvet Films)
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
En mille pétales de Louise Bongartz, produit par Bastien Martin (Camera-etc)