Avec
Titane, Palme d’Or au Festival de Cannes, Julia Ducournau livre un film de genre qui remixe les codes en vigueur, et suit le parcours hyper violent d’une amazone inattendue.
Titane met le spectateur sous tension, joue de ses attentes et ses appréhensions. Son héroïne traverse la vie sans arrière-pensée, éliminant au passage celles et ceux qui ont l’outrecuidance de se dresser sur son chemin. Cette épopée sanglante qui met les nerfs du public à rude épreuve figure pourtant souvent la violence hors champ, et la tension est créée autant par les attentes du public, que par le travail du son notamment, qui joue de la redoutable force de l’évocation. Il est signé par une équipe formée de
Séverin Favreau, Fabrice Osinski et Stéphane Thiébaut.
Dans
Un monde, premier long métrage de Laura Wandel, Nora se retrouve plongée dans le grand bain de l’école primaire, véritable champ de bataille qu’elle arpente tour à tour avec effroi et détermination. Elle voit, elle ressent, elle entend. Tous ses sens, hyper-sollicités, sont mis en éveil. Ce qui frappe les adultes qui visitent une école primaire, c’est souvent le niveau sonore, le brouhaha incessant. Les scènes de cantine, de récréation, mais aussi de piscine du film dressent un tableau sonore saisissant de cette réalité, que l’on doit aux techniciens et techniciennes belges
Mathieu Cox (nominé en 2015 pour
L’Etrange Couleur des larmes de ton corps),
Corinne Dubien, Thomas Grimm-Landsberg et David Vranken.
Une vie démente de Raphaël Balboni et Ann Sirot parvient à nous faire ressentir la perte de repères subie par Suzanne, atteinte d’une maladie neuro-dégénrative, mais aussi par ses proches. On est au plus près de leurs doutes, leurs interrogations, parfois leur incompréhension. Le duo de cinéastes applique une méthode de tournage particulière, laissant le plus possible le champ libre aux comédiens et comédiennes, concevant de longs plans séquences, retravaillés ensuite au montage. L’équipe technique en général, et du son en particulier, est ainsi poussée à se faire le plus légère possible, tout en captant - et reconstituant - au mieux les hésitations et les irruptions du réel. Un travail mené avec talent par l’équipe son du film formée de
Philippe Charbonnel (déjà nominé à deux reprises pour
Au nom du fils en 2014 et
Je me tue à le dire en 2017),
Julien Mizac (également nominé pour
Je me tue à le dire) et
Bruno Schweisguth.